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Haïti : Des habitants lynchent et brûlent des hommes soupçonnés d’appartenir à un gang

« Si les gangs viennent nous envahir, nous allons nous défendre, nous aussi on a nos propres armes », a déclaré un résident de Port-au-Prince (Haïti).

Le quartier Canapé-Vert de Port-au-Prince (Haïti) a été le théâtre ce lundi de violences mortelles. Une dizaine d’hommes a été lynchée par des habitants de la ville, ont raconté les forces de l’ordre et des témoins de la scène.

Les victimes, soupçonnées d’appartenir à un gang, venaient d’être contrôlées par la police qui avait intercepté le minibus dans lequel elles se trouvaient.

Les hommes transportaient des armes, ont découvert les policiers en fouillant le véhicule. C’est alors que les suspects ont été lapidés et brûlés vifs par des individus. Les autorités n’ont pas précisé le nombre exact de personnes tuées ni comment les victimes avaient échappé à leur contrôle. Plus tard dans la journée, au moins trois autres individus soupçonnés d’être membres de gangs ont été tués et brûlés, ont montré des photos.

La population veut tenir tête aux gangs

La nuit précédente, des gangs armés s’en étaient pris à des habitants, notamment en pillant des logements, ont témoigné des résidents. « Si les gangs viennent nous envahir, nous allons nous défendre, nous aussi on a nos propres armes, nous avons nos machettes, on va prendre leurs armes, nous n’allons pas fuir », a déclaré un habitant. Face aux violences et au danger, des dizaines de familles ont fui à pied les secteurs de la ville concernés par le phénomène, emportant avec eux quelques affaires.

L’ONU a dénoncé ce lundi dans un rapport une insécurité digne d’un « conflit armé » dans le pays. « Le peuple haïtien reste en proie à l’une des pires crises des droits humains depuis des décennies et à une situation d’urgence humanitaire majeure », peut-on lire dans le document. Lors du premier trimestre 2023, le nombre de meurtres déclarés a augmenté de 21 % par rapport au précédent trimestre.

Les enlèvements ont quant à eux connu une hausse de 63 %. Rien qu’entre le 14 et le 19 avril, 70 personnes sont décédées dans le cadre d’affrontements entre gangs.