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International: Qui était George Floyd avant de devenir le symbole des violences policières ?

Qui était George Floyd avant de devenir le symbole des violences policières ?

George Floyd est décrit comme un « géant au grand cœur », mais pas aidé par les aléas de la vie.

George Floyd n’a jamais laissé personne indifférent tout au long de sa vie. Celui dont le nom résonne comme le symbole des violences policières aux Etats-Unis, disait vouloir « avoir un impact mondial », comme l’a raconté un de ses amis de jeunesse. Il l’aura tragiquement trouvé dans la mort, à 46 ans. « Mon papa a changé le monde », a d’ailleurs déclaré sa fille ce jeudi 4 juin 2020.
Au-delà de l’émotion qu’a provoqué son décès, sa famille et ses proches font de l’homme un portrait unanime. S’ils reconnaissent qu’il n’était pas parfait, il se souciait toujours du bien-être des autres, assurent-ils. « C’est un gentil géant, il ne ferait de mal à personne », a raconté publiquement son frère pour décrire ce père de deux filles – dont la plus jeune de 6 ans, Gianna – et déjà grand-père.
Une enfance dans un quartier pauvre
« Floyd » a grandi à Houston mais est né à Fayetteville, en Caroline du Nord. Il a ensuite déménagé dans la ville pétrolière au cours de son enfance. Une jeunesse vécue dans un des quartiers les plus défavorisés de la ville connu sous le nom de « Bricks ». Le quartier de Third Ward, situé au sud de « Downtown Houston », est aussi celui qui a vu grandir la star du R n’B, Beyoncé. « Chaque fois que je viens avec quelqu’un qui n’est pas d’ici, les gens se disent Mec, oh mon Dieu, je n’ai jamais vu une telle pauvreté. On dirait qu’une bombe a explosé, que s’est-il passé? », témoigne un ancien voisin, Ronnie Lillard, auprès de la BBC.
Grandir dans cet univers a forgé son caractère. Mais ce qui a marqué l’entourage de George dès son plus jeune âge, c’est sa taille. À 12 ans, il mesurait déjà 1,80 m. Un peu plus tard, le jeune homme dominait encore ses camarades de classe au lycée Yates, où il a poursuivi ses études. Il était une « vedette », un excellent « tight-end » de l’équipe de football américain, mais aussi un brillant joueur de basket-ball.
Très proche de l’ancien joueur de NBA Stephen Jackson
Donnell Cooper, un de ses anciens camarades de classe, a déclaré à l’Associated Press qu’il était « intrépide sur le terrain, mais réservé en dehors de celui-ci. Une personnalité tranquille mais un bel esprit », a expliqué son ancien copain d’école.
C’est à la même époque qu’il se lie d’amitié avec un voisin de quartier devenu célèbre, l’ancien joueur de NBA Stephen Jackson. Les deux scellent leur amitié sur une ressemblance frappante. Et « Floyd » devient « Twin », le jumeau putatif de l’ex-star des Pacers d’Indiana. « On était toujours ensemble, chaque fois que j’allais à Houston, c’était mon premier arrêt », s’est souvenu l’ex-numéro 3 des Spurs de San Antonio.

Mais sa carrière n’a pas suivi le parcours étoilé de son copain d’enfance. À l’Université, il fréquente les bancs du South Florida Community College (aujourd’hui South Florida State College) de 1993 à 1995 où il jouait dans l’équipe de basket-ball de l’école.

« Floyd était un enfant facile à entraîner et doté d’un grand cœur », rapporte à CNN Gloria Walker, l’épouse de son entraîneur de l’époque. « De tous les athlètes universitaires de l’équipe, elle se souvient que le basketteur était celui qui focalisait le plus son attention « parce qu’il était juste une personne amusante à côtoyer ». « Il n’a jamais essayé de blâmer les autres pour ses propres erreurs, a-t-elle raconté. Il a toujours avoué ses erreurs et a toujours essayé de faire mieux ».
George Floyd et son numéro 5, à l’Université.
Mais le jeune homme ne va pas au bout de l’aventure floridienne. Il rentre chez lui à Houston et s’inscrit à l’université locale de Texas A & M, puis la quitte avant d’obtenir son diplôme. C’est là que le parcours de ce sportif accompli bascule dans la petite délinquance. « La différence entre mon frère et moi, c’est que j’ai eu plus d’opportunités que lui », a ainsi commenté Stephen Jackson.
« Il était aimé de tous mes employés et de mes clients »
Selon son dossier judiciaire, cité par le Houston Chronicle, George Floyd compte plusieurs démêlés avec la justice, à commencer par une accusation de trafic de drogue en 1997 à Houston. Sa dernière affaire était un vol à main armé en 2007, qui a abouti à une lourde condamnation et à une peine de cinq ans de prison.
À sa sortie, George Floyd trouve la rédemption auprès d’une église locale et de sa communauté. Il décide alors de reprendre le cours de sa vie. Un ami d’enfance, Christopher Harris, le convainc de s’installer à Minneapolis vers 2014. Les deux hommes ont des amis en communs sur place et Floyd trouve rapidement un emploi de gardien de sécurité dans un magasin de l’Armée du Salut du centre-ville. Plus tard, il doit jongler avec deux emplois, celui de chauffeur de camion et celui de videur au Conga Latin Bistro.
On le surnomme alors « Big Floyd ». « Il était aimé de tous mes employés et de mes clients », a déclaré son dernier patron à CNN. En raison de la pandémie et de la crise économique, le père de deux filles était sans travail le jour de sa mort après son interpellation par Derek Chauvin et trois autres policiers.
Mardi, une autopsie a révélé que la cause de la mort était « un arrêt cardiopulmonaire dû à une interpellation par la contrainte et la compression du cou ». Dans son rapport complet, le médecin légiste a également précisé que George Floyd avait été testé positif au covid-19, le 3 avril, et l’était encore lors de l’autopsie, mais sans faire le lien avec son décés, s’allonger sur le sol.

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