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La nécessité d’un capital humain de meilleure qualité

La nécessité d’un capital humain de meilleure qualité

Avec une très grande majorité pataugeant dans la précarité, les parents haïtiens croient dur comme fer en l’éducation comme ascenseur social, le seul héritage qu’ils peuvent léguer à leurs descendants afin que ces derniers puissent accéder à un bien-être supérieur au leur. Cependant, au regard de l’évolution des systèmes éducatifs à travers le monde et de l’impact fondamental que celle-ci a sur l’économie des pays concernés, on est en droit de questionner la valeur de l’instruction haïtienne tant celle-ci a du mal à remplir sa mission de vecteur de changement. Notre système éducatif, en l’état actuel, n’est plus à la hauteur des promesses placées en elle. Les modèles à suivre existent mais requiert des dirigeants haïtiens conscients des enjeux.

Pas assez pragmatique, avec des manuels dépassés, il y a longtemps que nos écoliers se sont fait larguer dans la course à la connaissance pratique. Et alors qu’à l’échelle internationale le nombre standard de jours de classe s’élève à 140. En Haïti, coronavirus oblige, le MENFP envisage une année académique à 120 jours. Mais, au-delà de l’année scolaire au rabais qu’hérite l’écolier haïtien en raisons des péripéties que l’on connait, on pourrait se demander ce que vaut réellement une année scolaire en Haïti ? Quel est la réelle incidence d’une année scolaire sur le capital humain haïtien ? est-ce qu’une année de perdu ou de récupérer influe vraiment sur le destin de nos apprenants ? certains diront que j’y vais un peu fort, mais à bien y penser, ces questions sont-elles si impertinentes que cela ? A ce propos, l’état dans lequel se trouve l’enseignement supérieur tant à nous conforter dans nos questionnements.

En effet, à l’échelle supérieure, la situation n’est guère différente. L’université d’État d’Haïti se retrouve sous assistance respiratoire avec des gouvernements ne ratant jamais l’occasion pour accélérer l’agonie de l’entité qui se dit autonome. Le budget alloué à l’UEH d’année en année ne cesse de s’assécher (0,64 % du budget 2019-2020). Il n’y a pas de fonds alloués à la recherche. Bref, les maux sont connus. Avec un taux de diplômé excessivement bas, ceux qui arrivent à boucler leur cycle d’étude sont presque certains de leur destin. Qu’ils soient versés dans les sciences dures (techniques) ou versés dans les sciences dites molles, pour les occupants des facultés, les places sur le marché du travail coûtent les yeux de la tête. La peau des fesses, diront les plus extrémistes. Même les plus performants ne s’en sortent pas toujours ou alors ils sous-utilisés (Germain, E., 2019).

Quant aux universités privées pullulant sur tout le territoire, on pourrait questionner leur véritable utilité. Avec une offre pas franchement meilleure que celle d’État, les entités privées représentent plus un choix par défaut qu’une réelle alternative pour ceux qui la fréquente.

Avec une offre d’enseignement inapte à répondre aux besoins actuels (voir le rapport du Groupe de travail sur l’Éducation et la Formation, 2010) et à anticiper les besoins futurs de la nation [l’élève haïtien déteste les maths (Emile, E., 2017), une discipline essentielle dans le monde d’aujourd’hui], l’avenir n’est pas radieux pour nos diplômés. Et ce depuis plusieurs années. Un changement de paradigme s’avère nécessaire. Ce changement de paradigme doit se faire et elle peut se faire. La situation dans laquelle nous nous trouvons n’est pas irréversible. D’autres pays avant nous sont passés par là. L’exemple le plus probant reste le Singapour.

Sur les traces du Singapour, champion des réformes et de la continuité
Classé parmi les meilleurs dans la lecture, des mathématiques, des sciences, et aussi dans en matière de compétitivité économique. Le Singapour n’a pas toujours été ce champion que nous connaissons. Là-…

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