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La société haïtienne face à l’accélération du Kidnapping

 

Une grande partie de la population notamment dans le département de l’Ouest du pays ont limité considérablement leurs déplacements. Ces derniers jours, face au taux d’enlèvement qui n’arrêtent pas de grimper dans la zone métropolitaine. De surcroit, le nombre de cas de kidnapping atteint un record de 200% par rapport à l’année dernière selon le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, dans son dernier rapport daté du 11 février 2021.

Depuis quelques mois, la peur règne sur les visages des civils qui circulent dans les rues de Port-au-Prince, pas besoin d’être un psychologue pour en déduire leurs frustrations.

Les forces de l’ordre sont impuissantes face aux chefs de gangs qui s’érigent en véritable maîtres et seigneurs.

Lovemine Toussaint, âgée de 19 ans, nous a confié sa peur quotidienne en sortant de sa maison.

《Je suis constamment stressée en allant ou en sortant de l’école, on se questionne à chaque fois, si ce n’est pas notre tour de se faire enlever », raconte-t-elle.

Malgré les patrouilles de polices remarquées dans différents points fixes de certains zones, les gens sont toujours méfiants, tel est le cas de ce jeune vingtenaire. Chemise bleue , jean noir, assis sur une chaise avec un smartphone entre ses mains n’a pas ménagé ses mots pour pointer du doigt les autorités.

Je vis dans un pays où tout est possible en mal , je suis né à Cité Soleil et j’y vis encore du coup jai l’habitude d’entendre et de voir des trucs mauvais. Comme des conflits entre différents quartiers et des gens qui laissent leur peau innocemment, raconte-t-il . J’ai l’impression qu’on est tous zombifié en acceptant cette condition de vie inhumaine, poursuit-il d’une voix triste.

Si certains décident de braver le danger et rester dans la capitale malgré l’insécurité, d’autres pensent autrement.

Junia Baptiste, caissière dans une banque dans la capitale, consciente du taux de chômage qui ne cesse de grimper dans le pays et la misère qui fait tranquillement sa route.

《J’étais heureuse de venir m’installer à Port-au-Prince, parce que j’aimais cette ville. Je ne veux plus rester je compte retourner chez moi au Cap-Haïtien. J’en peux plus avec cette frayeur de sortir tout en ignorant si je vais rentrer à la maison, avoir peur d’être kidnappée en allant à l’église ou en sortant au travail. On a envie de vivre et de rester dans le pays parce que c’est le nôtre mais nos dirigeants refusent de réunir les conditions nécessaire pour ceux-là martèle-t-elle.

Le train de l’insécurité file à toute allure. L’industrie du kidnapping n’épargne personne, à l’église, à l’école , dans les rues et même les domiciles. Elle frappe qui elle veut et rentre où ça lui chante. Désormais, plus personne n’est épargnée de ce fléau.