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 » Le racisme n’est pas une note de bas de page historique_ », la lettre poignante de Bill Russell, ancienne superstar NBA, sur le racisme aux Etats-unis

 » Le racisme n’est pas une note de bas de page historique_ », la lettre poignante de Bill Russell, ancienne superstar NBA, sur le racisme aux Etats-unis

_Très engagé dans la lutte pour la justice sociale aux Etats-unis, Bill Russell s’est toujours fait remarquer sur et en dehors des terrains. En témoigne sa dernière sortie dans  » The player’s tribune », sur les violences policières et plus généralement, sur le racisme aux USA_.

À 86 ans, le natif de Louisiane n’en finit pas d’apporter sa contribution dans la lutte pour l’émancipation des minorités dans le pays de l’oncle Sam. Qu’il soit dans les années 60, aux côtés des Martin Luther King, Malcolm X, Muhammad Ali ou à l’aire actuelle, l’ancienne vedette n’a jamais cesser de prendre position sur les crises sociétales de son pays.

Si son engouement reste intact c’est aussi parce que le temps n’a toujours pas eu raison des vieux démons de l’amérique. Ce qu’il ne manque pas de souligner en revenant sur une entrevue réalisée en 1969, avec Lester Maddox, un propriétaire de restaurant de l’époque qui refusait de servir les noirs, ce en dépit de l’adoption de la loi sur les droits civils de 1964. Ce même homme allait être élu gouverneur de la georgie. Il écrit :
 » _Maddox a fait tout un spectacle de son refus de se mettre à jour dans son restaurant. Il a agité des manches de hache et des pistolets devant des manifestants pacifiques et a fait valoir, à voix haute, que le fait d’être obligé de servir des noirs empiétait sur sa liberté. Il a fermé son restaurant à Atlanta, s’est présenté au poste de gouverneur de Géorgie et a gagné_ ».

Si ce passage est très révélateur de la société américaine de l’époque, Bill ne s’étonne pas des similitudes avec celle d’aujourd’hui :  » _Aujourd’hui, quand je dis que les noirs se battent encore pour la justice cinquante ans après avoir interviewé un ségrégationniste de premier plan, qui s’est présenté aux élections sur le thème de la haine et a gagné, je ne veux pas paraître surpris. Je ne le suis pas. Les blancs sont surpris par ça. En fait, je trouve que les blancs sont souvent surpris que l’injustice raciale existe encore en dehors de quelques « mauvaises pommes ». Cette surprise est particulièrement dangereuse parce que l’injustice raciale est omniprésente dans tous les secteurs de la société américaine, de l’éducation aux soins de santé en passant par le sport, et le fait que cela reste surprenant pour beaucoup révèle exactement à quel point les expériences de vie des noirs et des blancs en Amérique sont différente_ ».

Revenant sur les histoires de son enfance, avec un passage sur le _Ku Klux Klan_ et le sort qu’il (le Klan) réservait aux noirs dans les années 60, l’auteur débouche sur une reflexion stupéfiante :  » _L’Amérique est un pays de contradictions en raison de sa fondation. D’une part, il y a l’idée de ce que l’Amérique est censée être, et d’autre part, ce qu’est réellement l’Amérique. L’Amérique prétend être la terre de la liberté, mais elle a été fondée sur le génocide des indigènes et construite sur l’esclavage. En raison de cette origine discordante, l’Amérique est un pays en rupture avec son passé_.

Plus loin il ajoute:  » _Mais ce qui est drôle avec le passé, c’est qu’il n’a jamais vraiment disparu. D’une certaine manière, ma vie entière a été construite sur les fondations de mes parents. Ce n’est pas propre à mon cas. Pour le meilleur ou pour le pire, votre vie a également été construite sur ses fondations, quelles qu’elles soient. L’Amérique n’est pas différente. Ses fondations sont évidentes, si on y regarde bien_ ».

Ne manquant pas de pointer du doigt le racisme institutionnel latent aux USA, Bill Russell entonne:  » _L’Amérique n’est pas le pays de la liberté quand les noirs doivent s’inquiéter d’être assassinés dans leur sommeil comme Breonna Taylor […] L’Amérique n’est pas le pays de la liberté quand les noirs doivent craindre qu’un policier s’agenouille sur leur cou pendant 8 minutes et 46 secondes comme ils l’ont fait pour George Floyd, jusqu’à lui ôter la vie ».
Le Hall of Famer conclut avec une petite phrase digne d’un sage :  » Sans justice pour tous, aucun d’entre nous n’est libre ».

Retrouvez l’intégralité de la lettre de Bill Russell : https://www.basketusa.com/news/604760/la-lettre-de-bill-russell-sur-levolution-du-racisme-aux-etats-unis/

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