L’inflation a fortement ralenti en mai aux États-Unis
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L’inflation a fortement ralenti en mai aux États-Unis, au plus bas depuis plus de deux ans, une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des Américains, mais aussi pour la banque centrale américaine (Fed), qui entame mardi sa réunion et pourrait ne pas relever ses taux.
Les prix à la consommation ont augmenté de 4,0 % sur un an contre 4,9 % en avril, selon l’indice CPI publié mardi par le département du Travail, et sur lequel sont indexées les retraites.
Le président américain Joe Biden, qui brigue désormais officiellement un second mandat à la Maison Blanche, a salué dans un communiqué cette « bonne nouvelle pour les familles qui travaillent dur »
« Bien qu’il reste du travail, le programme que j’ai présenté il y a un an pour réduire le coût de la vie et maintenir une croissance stable et régulière fonctionne », a-t-il souligné.
L’inflation a été divisée par deux par rapport à juin 2022, lorsqu’elle était au plus haut depuis plus de 40 ans, à 9,1 % sur un an. Il s’agit également du plus bas niveau depuis mars 2021, qui était « le dernier mois normal » avant que les prix ne se mettent à flamber, relève Neil Saunders, analyste pour GlobalData.
« La question, cependant, est de savoir si le ralentissement est suffisant pour alléger le fardeau financier des consommateurs. La réponse est mitigée », nuance-t-il, précisant qu’« ils ressentent toujours une pression sur leurs budgets ».
« Eau froide sur l’économie »
Sur un mois seulement, la hausse des prix à la consommation est de 0,1 % contre 0,4 % en avril. Le ralentissement est plus fort que prévu, puisque les analystes tablaient sur 0,4 %, selon le consensus de MarketWatch.
Ce sont, toujours, les prix des logements qui pèsent le plus, et les prix des voitures d’occasion ont également grimpé. Les produits alimentaires aussi, dont les prix s’étaient stabilisés les deux derniers mois, ont marqué un petit rebond.
En revanche, les prix de l’énergie ont baissé de 3,6 % sur un mois, et même de 11,7 % sur un an. Les meubles et les billets d’avion ont également coûté moins cher qu’en avril. En excluant les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation dite sous-jacente reste stable sur un mois, à 0,4 %, et ralentit à 5,3 % sur un an.
Ces données sont publiées au premier jour de la réunion de la banque centrale américaine (Fed). Et, bien que l’inflation soit toujours trop élevée à son goût, la forte baisse de l’inflation pourrait la convaincre de ne pas relever ses taux, pour la première fois depuis mars 2022
Le risque n°1 pesant sur les perspectives, à savoir qu’une inflation persistante oblige la Fed à déverser plus d’eau froide sur l’économie, s’est estompé », souligne Julia Pollak, cheffe économiste pour ZipRecruiter, dans un tweet.
Pause ?
La Fed tente depuis plus d’un an de faire cesser cette flambée des prix. Pour cela, elle dispose d’un outil très efficace, mais qui agit à retardement : la hausse des taux.
Elle les a relevés à dix reprises, pour pousser les banques commerciales à relever à leur tour les taux d’intérêt des crédits qu’elles octroient aux ménages comme aux entreprises.
Cela vise à ralentir l’activité économique, pour desserrer la pression sur les prix, en décourageant la consommation — dans un pays où de nombreux achats, mêmes minimes, se font à crédit — et l’investissement.
Mais il faut des mois pour que les pleins effets de ces mesures soient ressentis dans l’économie réelle.
Plusieurs responsables de la Fed veulent désormais faire une pause. Et éviter la hausse de trop, ou une hausse trop hâtive, qui précipiterait l’économie américaine dans la récession.
D’autant plus que la crise bancaire du printemps a rendu les banques plus frileuses sur les prêts, ce qui agit comme une hausse des taux.
La décision de la Fed sera annoncée mercredi, à l’issue de sa réunion.
La Fed privilégie une autre mesure de l’inflation, l’indice PCE, publié en fin de mois. Il était, en avril, reparti à la hausse, à 4,4 % sur un an, et elle veut le ramener à 2,0 %, niveau considéré comme sain pour l’économie.
Avec AFP