05 février Technologie
Kwense moun met moun : le slogan qui tend à faire de l’infidélité une norme
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Depuis un certains temps dans la société haïtienne le slogan Kwense Moun Met Moun fait son petit bonhomme de chemin, et cerise sur le gâteau, Ticket Magazine le place comme slogan de l’année 2021. La vulagarisation de ce slogan a un effet particulier sur la conscience et la personnalité des jeunes amoureux haïtiens. Comment et pourquoi comprendre cela, est le fil conducteur des mots qui suivent.
De même qu’une société sans individu est impensable, on ne peut pas parler d’individu dont les manières de penser, d’agir et de sentir ne seraient pas redevables de la culture et des institutions dont il a intériorisé les éléments qui lui constitue par la socialisation.
La socialisation est ce processus humaine par lequel l’individu apprend et intériorise les éléments socioculturels et les intègrent à la dimension de sa personnalité sous l’influence des agents de socialisation qui sont eux-mêmes des entités ( institutions, personnes ou groupe de personne) qui accomplit la tâche d’intègrer un individu ou un groupe dans une collectivité en lui inculquant des codes, des manières d’être, des sentiments ect…. La famille, l’école, les amis ou les médias constituent quelques uns des principaux agents de socialisation.
Les médias en particulier les réseaux sociaux sont devenus aujourd’hui les espaces dominantes qui forment le comportement de l’individu.
En ce sens, la diffusion de ce slogan avec Tony Mix et la place que Ticket Magazines lui donne comme slogan de l’année permet à KWENSE MOUN MET MOUN qui s’en suit de pa KITE MOUN POU MOUN, de s’intérioriser et de s’intégrer dans la conscience et la personnalité des haïtiens.
Changer et s’adapter sont deux verbes pouvant définir le cycle de la vie, car l’être humain est appelé à se transformer de sa naissance à sa mort puisqu’il est plongée dans un environnement familial, physique, social et particulier et est aussi en mouvement dans un monde également en mouvement.
L’adaptation est à l’homme ce que la racine est à l’arbre.
Dans une perspective statistique L’adaptation se rapporte à la normalité quantitative dans laquelle le normal signifie la moyenne ou la norme accepté, ce qui dit ce qui est normal est ce qui fait par la majorité : si la majorité est infidèle, donc , l’infidélité est normal.
Dans une perspective socioculturelle L’adaptation se rapporte aux normes qualitatives, c’est à dire la conformité aux normes socioculturelles idéales, aux modèles idéaux aux valeurs dominantes, aux attentes sociales, aux modes, aux règles de conduites: si l’infidélité est privilégié par la culture, les modèles idéaux dominantes et la société, l’individu tend à ce conformer à être infidèle.
Ces deux perspectives de L’adaptation montrent clairement que l’individu est essentiellement un être conformiste aux normes de la majorité et un idiot culturel.
De ce fait, l’individu tend à faire ce qui lui paraît être normal aux yeux de la société.
Il ya des approches dans les sciences humaines et sociales qui prouvent cette pensée : en psychologie c’est l’approche socio-constructiviste qui met l’accent sur les dimensions sociales et collectives des phénomènes psychologiques et en socio-anthropologie c’est le culturalisme qui montre que la culture et l’éducation d’une société contribuent à forger une personnalité d’un type particulier.
L’individu haïtien, en ce sens, s’adapte et intériorise les valeurs dominantes, les attentes de la société haïtienne, car ils se conditionnent et se conforment aux normes de la société, mais qu’est-ce qu’une norme ? Une norme sociale ?
Une norme est un énoncé qui spécifie la manière dont un individu, ou des individus est censé se comporter et la norme sociale est l’ensemble des règles de conduite qu’il convient de suivre au sein d’un groupe social, c’est à dire un modèle de comportements ou une pratique sociale préférentielle, encouragée.
L’acceptation des normes ne va pas de soi, mais les contraintes à l’adhésion au modèle social sont puissants, sous l’influence de la puissance des agents de contrôle social ( répressif ou idéologique) et de la pression conformiste au groupe.
En Haïti, ceux qui ont une certaine valeurs sociales capable d’influencer la jeunesse vend une forme de relation amoureuse aux jeunes amoureux puisque aux yeux de l’observateur, ce qui compte chez les hommes c’est l’acte sexuel ( ou frape? ou bwè deja? ou manje deja?… ) et chez les femmes c’est l’intérêt financier et matériel ( l ap travay? Li gen lajan? Fè l depanse ? …). D’où le penchant des jeunes à chercher plusieurs autres partenaires pour combler le vide laisser par leurs conjoint et pour échapper aux sanctions sociales.
Et du moment où le conjoint ne peut plus donner en abondance ce qu’on demande ( argent ou sexe ), le jeune amoureux cherche ailleurs en multipliant les partenaires sexuels et relationnels, d’où toute l’importance capitale du slogan KWENSE MOUN MET MOUN et PA KITE MOUN POU MOUN, de les considérer comme norme sociale.
Pour justifier le titre qu’avait reçu Tony Mix comme Ambassadeur culture de Carrefour le média Zone509.com stipule que pour les fans du DJ, personne ne mérite le titre mieux que Tony Mix pour son influence sur la jeunesse Haitienne. Et d’après une recherche que j’ai mené en questionnant un ensemble de jeune il admet que le DJ a de grands influences sur la jeunesse haïtienne, pour eux ce qui le prouve si bien est seulement de regarder comment ces slogans sont si répété dans le pays. Dès que c’est une phrase de Tony ça devient la chanson de la jeunesse dit l’un d’eux, ce qui prouve que Tony Mix est celui qui a le plus d’influence à l’heure actuel sur la jeunesse haïtienne. Ticket Magazines un média très respecter et très suivis surtout pour son #Delane sont à mon avis les les deux entités qui institutionnalisent ce slogan comme caractère sociale de l’identité du jeune amoureux en Haïti.
Faudrait-il pas faire un recul sur ces genres de propos qui invite la jeunesse haïtienne à la débauche, l’infidélité, et une autre façon d’aimer.
Je n’ignore pas les concepts comme polygamie ou polyamour, mais laissons les jeunes libres de choisir comment ils veulent aimer, sans influence, sans pression sociale, sans contraintes sociales.
Bibliographie
Livres consultés:
Émile Durkheim, Éducation et Sociologie, libraries Félix Alkan, 1922.
Émile Durkheim, Les règles de la méthodes sociologiques, Les éditions Quadridge des presses universitaires de France, 2007.
Guy rocher, introduction à la sociologie générale, les éditions Hurtubise HMI itée, 3 ème édition, 1995.
Jean François Dortier, les sciences humaines. Panorama des connaissances, éditions sciences humaines, 2015.
Jean François Fortier, François Pizarro Noël, la sociologie de A à Z, éditions du renouveau pédagogique, 2013.
Monique tremblay, Adaptation humaine. Un processus biopsychosocial à découvrir, éditions Saint-Martin, 2013.
Articles consultés:
https://509zone.com/cgi-sys/suspendedpage.cgi
https://lenouvelliste.com/article/216715/le-succes-actuel-du-raboday-ou-comment-mettre-de-la-technologie-dans-lesprit-festif-du-rara
https://rezonodwes.com/?p=14486
https://impulsewebmedias.com/les-delane-de-ticket-font-des-grognes/
https://presslakay.net/qualifie-de-deception-de-lannee-au-palmares-de-ticket-magazine-des-fans-du-groupe-zafem-sont-mecontents/
Allen Iverson JULES
Journaliste, étudiant en sciences anthropologique, sociologique et juridique.
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