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La Chine renforce encore ses liens avec le Venezuela en lui accordant son plus haut statut diplomatique

Le président chinois a annoncé hisser les relations entre la Chine et le Venezuela à leur plus haut niveau du protocole. Seuls trois autres pays – le Pakistan, la Russie et le Bélarus – bénéficient actuellement de ce traitement. Xi Jinping a rencontré dans la capitale chinoise son homologue Nicolas Maduro. Ce dernier est en visite dans le pays depuis vendredi dans le but d’obtenir le soutien de la Chine pour intégrer les Brics et, plus globalement, relancer son économie en proie à de grosses difficultés.

En Chine depuis vendredi dernier, le président vénézuélien y est venu fort d’une ambition : « le renforcement des liens de coopération et la construction d’un nouvel ordre mondial », comme il l’avait écrit il y a quelques jours sur X (ex-Twitter). « Restez à l’écoute ! Les bonnes nouvelles vont pleuvoir pour le peuple vénézuélien », ajoutait Nicolas Maduro.

Une est arrivée ce mercredi 13 septembre. « Je suis très heureux d’annoncer avec vous l’élévation des relations entre la Chine et le Venezuela au niveau de partenariat stratégique dit « tous temps » », a déclaré le président chinois, Xi Jinping, selon des images retransmises à la télévision. Cette qualification est la plus élevée de la diplomatie chinoise. Et seule une poignée de pays (Pakistan, Russie, Bélarus) ont droit à ce traitement.

Le président vénézuélien était reçu avec sa délégation au Palais du peuple, le monumental bâtiment qui sert à accueillir les dignitaires étrangers, situé au bord de la place Tiananmen. Il avait commencé son déplacement en Chine par Shenzhen, la métropole qui jouxte Hong Kong au sud du pays. Il s’était ensuite rendu à Shanghai et avait visité la province du Shandong, à l’est, d’où il avait pris un TGV. Il doit en repartir ce jeudi 14 septembre.
Il s’agit de la onzième visite du dirigeant socialiste en Chine. La dernière remontait en 2018. Xi Jinping s’est de son côté rendu au Venezuela en 2014.

*Intégrer les Brics grâce à l’appui de la Chine*

Dans un entretien, accordé samedi à l’agence officielle Chine nouvelle, Nicolas Maduro a expliqué qu’il recherchait le soutien de Pékin pour intégrer les Brics, bloc de pays émergents (composé actuellement du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud). Le groupe a décidé en août d’intégrer en 2024 six nouveaux membres dont l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Émirats arabes unis, l’Argentine et l’Éthiopie.

Pour Nicolas Maduro, en soutenant l’intégration du Venezuela, Pékin pourrait contribuer à l’adhésion d’ « un pays doté des plus grandes réserves de pétrole au monde », a-t-il déclaré. « Les Brics élargis pourraient être définis comme le grand moteur pour l’accélération de la naissance d’un nouveau monde, un monde de coopération dans lequel le Sud global a une voix prépondérante », a-t-il poursuivi.

*Un allié et surtout un créancier*

De façon plus générale, le Venezuela, isolé sur la scène internationale, cherche le soutien de la Chine pour relancer son économie. Cette dernière est frappée par l’une des pires inflations au monde (+436% en glissement annuel en mai) et son PIB s’est contracté de 80% en 10 ans sous l’effet de la crise économique. Selon des estimations fin juillet de l’Observatoire vénézuélien des finances (OVF), un organisme de référence en l’absence de chiffres officiels, l’économie vénézuélienne s’est contractée de 7% au premier semestre par rapport à la même période en 2022.

La semaine dernière, la vice-présidente du Venezuela s’était aussi rendue en Chine. Delcy Rodriguez a rencontré le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a salué l’ « amitié inébranlable » entre les deux pays.

Cette visite visait à négocier des investissements de Pékin dans le secteur pétrolier, vital pour l’économie vénézuélienne, ainsi qu’une possible co-entreprise entre des groupes pétroliers des deux pays, selon l’agence de presse financière Bloomberg. C’était une « réunion de travail extraordinaire au cours de laquelle nous avons renforcé nos relations bilatérales » ainsi que « l’expansion de la coopération stratégique », a salué Delcy Rodriguez sur le réseau social X.

Les deux pays ont donc des relations très proches, et surtout interdépendantes. La Chine est notamment l’un des principaux créanciers du Venezuela. Elle lui a prêté 50 milliards de dollars dans les années 2010, Caracas remboursant ensuite sa dette par des livraisons de pétrole.Le pays latino-américain devait encore 20 milliards de dollars à Pékin en 2018.

La Tribune avec AFP