Le Canada octroie 80,5 millions $ à la mission de sécurité menée par le Kenya en Haïti
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Le Canada octroie 80,5 millions de dollars à la Mission multinationale de sécurité (MSS) menée par le Kenya en Haïti, où la police est dépassée par la violence des gangs.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a fait l’annonce de cette aide financière à Rio de Janeiro, au Brésil, jeudi, lors d’une activité d’engagement en faveur d’Haïti, en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20.
Outre ces 80,5 millions de dollars, la ministre Joly a également annoncé l’affectation d’un montant de 42,5 millions, issu de financements précédemment annoncés, pour des projets de soutien aux problèmes les plus urgents du pays, dont 27 millions pour l’achat d’équipements de protection, de véhicules et de matériel de communication destinés à la Police nationale haïtienne.
“Le Canada croit aux solutions dirigées par les Haïtiens aux problèmes politiques [et] sécuritaires [ainsi qu’aux] crises humanitaires et reste déterminé à travailler avec le Kenya et d’autres partenaires internationaux pour soutenir un déploiement réussi de la MSS et veiller à ce que nos efforts se renforcent mutuellement.
Une citation deMélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères
Toujours à Rio de Janeiro, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est efforcé de mobiliser des pays partenaires en vue de l’envoi d’une force multinationale de police qui se fait attendre à Haïti, pays gangréné par la violence et qui connaît une grave crise politique et humanitaire.
Le succès [de cette mission] dépend de la sécurisation des contributions internationales dont a besoin Haïti. Améliorer la situation sécuritaire est dans l’intérêt collectif, a-t-il ajouté en précisant que les États-Unis entendent verser une contribution de 200 millions de dollars américains à cette force.
Tout reste à faire
En octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU avait donné son feu vert à l’envoi de cette force multinationale dirigée par le Kenya.
Cependant, un tribunal de Nairobi a bloqué fin janvier l’envoi prévu de 1000 policiers kényans, mais le gouvernement kényan a annoncé qu’il allait contester cette décision, le gouvernement d’Haïti assurant, lui, qu’il garde espoir.
Au-delà, tout reste à faire pour mettre sur pied cette force de police, de son financement à l’établissement d’un plan opérationnel. Elle devra en outre être renforcée à terme, les estimations les plus courantes parlant de la nécessité d’une force sécuritaire d’au moins 2500 personnes.
Outre le Canada et les États-Unis, le Bénin, la France, l’Allemagne et la Jamaïque ont aussi annoncé, lors de la réunion, des contributions financières ou en personnel.
Selon l’ONU, le mois de janvier a été le plus violent depuis plus de deux ans en Haïti, où près de 5000 personnes ont été tuées en 2023, dont 2700 civils victimes de gangs de plus en plus violents.