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Le corps d’Alexeï Navalny a été remis à sa famille, annonce l’équipe de l’opposant russe

Depuis son décès vendredi 16 février 2024, le corps d’Alexeï Navalny, l’opposant numéro 1 du Kremlin, était conservé par les enquêteurs russes. Il a été rendu à sa famille samedi 24 février.

La dépouille d’Alexeï Navalny, que ses proches réclamaient depuis plus d’une semaine, a été remise à sa mère, a indiqué samedi 24 février 2024 la porte-parole de l’opposant russe. Alexeï Navalny est mort vendredi 16 février 2024, dans la colonie pénitentiaire russe de haute sécurité IK-3. Officiellement, l’homme est décédé des suites d’un arrêt cardiaque survenu après une promenade.

Une version avec laquelle n’était pas d’accord l’entourage proche du défunt. Sur X, sa porte-parole Kira Iarmych accusait les autorités russes de mentir. « Ils conservent le corps d’Alexeï pour que s’estompent les effets d’une nouvelle forme du Novitchok », renchérissait sa femme, Yulia Navalnaïa, dans des propos relayés par RTL. Les partisans de l’opposant, et de nombreux dirigeants occidentaux, ont accusé Vladimir Poutine de sa mort, certains évoquant un meurtre, après trois années de détention, indique l’AFP.

Depuis plus d’une semaine, Lioudmila Navalnaïa, la mère du défunt, tentait de récupérer la dépouille de son fils. Elle avait accusé les autorités de lui faire du chantage, la menaçant de laisser se décomposer le corps si elle n’acceptait pas des funérailles secrètes ou alors de l’enterrer sur le territoire de la colonie pénitentiaire où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour « extrémisme ».

« Le corps d’Alexeï a été remis à sa mère », a finalement écrit Kira Iarmych sur X samedi 24 février 2024, ajoutant ne pas savoir encore si « les autorités empêcheront les obsèques de se dérouler comme la famille le souhaite et comme Alexeï le mérite ». Si les obsèques devaient être publiques elles risqueraient de mobiliser ses partisans en nombre, et d’être gênantes pour le régime de Vladimir Poutine, qui se prépare à un nouveau sacre lors d’un scrutin présidentiel prévu du 15 au 17 mars.

Un « meurtre » selon l’opposition russe

Les circonstances du décès d’Alexeï Navalny restent floues. Selon les services pénitentiaires russes, il est mort après un soudain malaise « après une promenade ».

L’équipe de l’opposant affirme que le certificat de décès évoque une cause « naturelle », une version officielle qu’elle rejette, appelant les policiers, militaires ou membres des services de sécurité, à leur communiquer toute information sur le « meurtre » de Navalny. En échange, « nous promettons une récompense de 20 000 € et l’organisation de votre départ du pays, si vous le souhaitez ».

Plusieurs pays occidentaux, révoltés par la mort d’Alexeï Navalny, ont accusé le président russe Vladimir Poutine d’en être responsable. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau a même semblé samedi accuser le président russe d’assassinat. « Poutine prétend être puissant, mais les dirigeants vraiment puissants n’assassinent pas leurs opposants », a-t-il dit à Kiev, lors d’une conférence de presse avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’occasion du deuxième anniversaire de l’invasion russe.

Le maître du Kremlin n’a pas réagi à la mort de son principal détracteur, qui avait survécu miraculeusement à un empoisonnement en 2020 dont il accusait déjà Vladimir Poutine, malgré ses dénégations. Les multiples procès qui avaient été intentés à l’opposant avaient été largement dénoncés comme étant politiques et une manière de le punir.

Avec Ouest-France