Dark

Auto

Light

Dark

Auto

Light

Panama : le conservateur José Raul Mulino remporte largement la présidentielle

L’élu avait été désigné par l’ex-président Ricardo Martinelli, condamné pour blanchiment, pour le remplacer. Entre 2015 et 2016, José Raul Mulino a été placé en détention provisoire pour corruption, avant d’être libéré pour des erreurs de procédure.

Le candidat conservateur José Raul Mulino, favori des sondages, a largement remporté dimanche 5 mai la présidentielle au Panama. L’avocat de 64 ans a obtenu plus de 34% des suffrages, neuf points devant son principal adversaire, le candidat de centre droit, l’ancien consul Ricardo Lombana, qui a reconnu sa défaite.

José Raul Mulino a dit recevoir ces résultats avec « responsabilité et humilité ». « Je ne suis la marionnette de personne », a-t-il tenu à souligner lors d’un discours devant ses partisans. Trois millions de Panaméens étaient appelés à élire leur président, renouveler les 71 députés du Parlement monocaméral et les gouvernements régionaux dans cette élection à un tour et à la majorité simple. La participation a été élevée, à plus de 77%.

« L’un des pays les plus inégalitaires au monde »

L’ombre de l’ex-président Ricardo Martinelli a plané sur cette élection. Ne pouvant se présenter, car condamné par la justice pour blanchiment et réfugié à l’ambassade du Nicaragua, il avait désigné José Raul Mulino comme son successeur. Ricardo Martinelli, 72 ans, est également poursuivi pour écoutes téléphoniques illégales et corruption dans le méga-scandale de l’entreprise de construction brésilienne Odebrecht.

José Raul Mulino a, lui, été ministre de la Sécurité sous le mandat Martinelli, puis ministre des Affaires étrangères et ministre de la Justice. Entre 2015 et 2016, il a été placé en détention provisoire pour corruption, avant d’être libéré pour des erreurs de procédure. D’ailleurs, après avoir voté, José Raul Mulino s’est rendu à l’ambassade du Nicaragua où il a retrouvé Ricardo Martinelli. Les deux hommes se sont salués d’une accolade chaleureuse et ont échangé des « mon frère », selon une vidéo publiée par l’équipe de campagne du parti Realizando Metas, fondé par Ricardo Martinelli.

Ces élections se sont tenues dans un contexte de corruption endémique, de grave sécheresse qui a réduit le trafic maritime dans son célèbre canal, moteur de son économie, et alors que la question migratoire est omniprésente, avec l’entrée dans le pays en 2023 d’un demi-million de migrants en route vers les Etats-Unis à travers la redoutable jungle du Darién à la frontière colombienne. Et dans un pays dont le PIB par habitant est l’un des plus élevés d’Amérique latine, le Panama « reste l’un des pays les plus inégalitaires au monde », selon un rapport de la Banque mondiale.

Avec AFP 

    Tags: