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Violence conjugale: une normalité dans notre société

Dans notre société, une mauvaise pratique (violence conjugale) se multiplie et devient une normalité aux yeux de beaucoup de citoyens. Dans les couples, les femmes sont des victimes des actes de violence entre les mains des hommes. Selon des organisations qui défendent les droits de la femme, une majorité de femme victime dans des couples ne peuvent porter plaintes.

Dans une visite au Ministère à la condition féminine, le journal en ligne, Universel Magazine n’arrive pas à trouver des informations concernant les plaintes portées par les femmes qui subissent des actes de violence de la part des hommes.

Après les difficultés rencontrées au sein du Ministère, nous nous rendons dans une organisation qui défend les droits des femmes, Organisation qui Lutte pour l’Emancipation de la Femme (OLEF). Sendy Saint-Fleur, la coordonatrice de ladite organisation nous explique le calvaire des femmes haitiennes.

« Ici à OLEF, nous recevons en moyenne, 5 plaintes par jour. Toutes les femmes qui apportent des plaintes sont des victimes de la violence conjugale » a indiqué Madame Saint-Fleur.
Plus loin, la coordonatrice de l’OLEF nous informe qu’une enquête a été menée à Port-au-Prince en 2022 et le résultat de cette enquête informe que 85% des femmes qui subissent des actes de violence de la part de leur mari n’apportent pas plaintes de peur qu’elles ne soient pas frappées avec plus de violence.

Julia Faubert, consultante de l’Organisation qui Lutte pour l’Emancipation de la Femme n’a pas mis de l’eau dans sa bouche pour critiquer les responsables du Ministère à la Condition Féminine qui ne prennent pas en charge les dossiers des femmes qui subissent des actes de violence conjugale.
« J’ai déposé 3 dossiers au Ministère depuis janvier 2022. Jusqu’à date, rien n’est encore fait et ces femmes vivent avec les mauvais souvenirs » a martelé Julia.

À travers les rues, la situation est identique. Un citoyen sous couvert d’anonymat n’a pas caché les mots pour faire savoir qu’il a l’habitude de frapper sa petite amie.
« Gen de fwa fi a avèw ou oblije bal kèk tabòk pouw fèl met fanm sou li e respektew wi boss la paske fanm gen on pwoblèm, yo pa renmen lè yo alèz » a-t-il déclaré.

Une fois questionné sur son comportement avec sa petite amie après l’avoir frappé, le jeune garçon a fait savoir que sa petite amie est dans l’obligation de faire l’amour avec lui en vue de calmer la tension sinon elle risque d’aggraver.
« Fòm frape apresa mwen menm paske si m sou sa m dwe kraze byen kraze » poursuit-il.

D’un autre côté, un jeune garçon connu sous le nom de Saindrick à Frères nous a fait savoir qu’il déteste cette pratique. Pour lui, c’est une violation des droits de l’Homme et les femmes qui subissent cette violence doivent porter plaintes comme ces hommes qu’il qualifie comme des voyous.

Plus loin, Saindrick demande aux organisations qui défendent les droits de l’Homme de prendre ces dossiers en charge et d’accompagner les victimes et de poursuivre les coupables par devant la justice.

Haiti a ratifié la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) le 7 avril 1981 et la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l’élimination de la violence faite aux femmes le 3 avril 1996. Les dispositions de ces traités internationaux peuvent être invoqués devant les tribunaux haïtiens, la Constitution haïtienne (Article 276-2) accordant le même statut aux traités internationaux ratifiés par Haïti et à la législation nationale et prévoyant l’abrogation de toutes les lois qui sont en contradiction avec les dispositions de ces traités internationaux. Cependant, il y a un écart important entre la législation en vigueur et ce que les femmes et filles connaissent en raison des problèmes profondément enracinés dans le système de la justice pénale, qui ont été documentés ailleurs (Commission interaméricaine sur les droits de l’homme, 2005). Avant 2005, Haïti n’avait pas de législation spécifique sur la violence sexuelle et n’interdisait pas la violence contre les femmes dans son droit pénal.
Le 11 août 2005, un amendement du Code pénal a reclassé le viol comme une offense criminelle, plutôt que comme un crime contre l’honneur (Le Moniteur, 160ème année, No.60). Haïti a également rédigé la loi-cadre sur la prévention, la sanction et l’éradication de la violence à l’égard des femmes pour une présentation à la 50ème législature.