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À quoi peut-on s’attendre face à la pullulation des gangs en Haïti?

Ces derniers temps en Haïti, on n’a plus besoin d’aller au cinéma pour vivre des faits en ce qui a trait à la criminalité, aux coups bas, aux jeux de rôle, aux films d’horreurs, ils se déroulent gratuitement dans les rues de Port-au-Prince et de certaines villes de province. Des actions, qu’autrefois on évitait de montrer aux enfants, sont vécus en réalité sur le chemin de leurs écoles, de leurs églises, dans leurs quartiers, entre autres, au quotidien.

À travers les rues, les citoyens esquivent des corps sans vie, observent des cadavres en décomposition, s’habituent au fait de voir des dépouilles dévorées par des chiens ou des porcs en pleine rue. Si dans les grands studios cinématographiques les acteurs sont payés pour performer, tel n’est pas le cas en Haïti. Nous sommes forcés de participer malgré nous.

Sur ce plateau, les balles sont réelles, les kidnappings sont authentiques, les lynchages ne sont pas imaginaires et le dépeuplement des quartiers n’est pas fictif. Par contre, la seule chose qui est peut-être fausse dans cette réalité, c’est la réponse gouvernementale. Le feedback qui fait croire que les autorités ont tout essayé vainement. Qu’elles sont impuissantes. Ce qui est authentique, c’est le fait de laisser volontairement les gangs étendre leurs tentacules et par la suite faire du cosmétique.

Dans le cas haïtien, nous incendions des blindés réellement pour satisfaire des agendas politiques et actuellement, ce sont nos commissariats et sous-commissariats qui sont des cibles des bandits armés. On planifie tout  en coulisse, conçoit les scènes, dicte les actions à faire du commencement à la fin. Au moment où les bandits sont à pied d’œuvre, nous disons que nous n’y pouvons rien.

Nous livrons des communes et des zones aux gangs comme si nous ne pouvions pas anticiper leur venue, nous simulons des rencontres et des négociations pour la consommation médiatique. Bref, nous n’arrêtons pas de penser la crise derrière nos bureaux, dans les salles luxueuses des hôtels et nous faisons croire que nous avons la main pure comme Ponce Pilate.

Comment expliquer que des blindés de la PNH soient si facilement incendiés ? Comment expliquer que les bandits défient les autorités policières en controlant comme bon leur semble, des territoire? Pourquoi aucune mesure n’ait jamais été prise pour anticiper la perte des territoires ? Si la Police était réellement incapable d’empêcher les bandits de prendre en otage une zone, comment espère-t-elle les en chasser ? Est-il donc plus facile de repousser les bandits une fois qu’ils ont occupé une zone plutôt que de la sécuriser au préalable pour anticiper le coup ? Paradoxal !