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La délicate mission en Haïti au coeur de la visite du président kényan à Washington

Le président kényan William Ruto sera reçu jeudi à Washington pour une visite d’Etat rare et symbolique au moment où Nairobi, partenaire privilégié de Washington en Afrique, s’apprête à envoyer des policiers en Haïti pour y diriger une mission multinationale sensible.

Les Etats-Unis n’ont plus reçu de dirigeant africain en visite d’Etat – plus haut degré du protocole diplomatique – depuis le Ghanéen John Kufuor en 2008. Ce voyage, annoncé en février, devrait coïncider avec le déploiement des premières troupes kényanes en Haïti dans le cadre d’une force multinationale visant à rétablir l’ordre dans ce pays des Caraïbes ravagé par la violence de gangs.

Un nouveau recours en justice contre le déploiement de policiers kényans en Haïti

Après des mois de tractations, Nairobi a accepté de prendre la tête de cette mission, validée en octobre par le Conseil de sécurité de l’ONU et soutenue financièrement et logistiquement par Washington – qui ne veut toutefois pas envoyer de forces.

Le gouvernement kényan est resté silencieux sur ce déploiement qui suscite de vives critiques et fait l’objet de recours en justice dans le pays, mais un premier contingent de policiers kényans devrait poser pied sur l’île cette semaine, ont indiqué des sources sécuritaires à l’AFP. L’armée américaine avait annoncé le 7 mai avoir envoyé des « personnels civils sous contrat, du matériel et des fournitures » à l’aéroport de Port-au-prince pour préparer l’arrivée de cette force.

Face aux critiques, M. Ruto – qui s’attache à imposer le Kenya sur la scène internationale – a défendu une « mission pour l’humanité » dans un pays ravagé selon lui par le colonialisme. Son voyage sera l’occasion d’aborder les difficultés qui subsistent sur son financement.

Si Washington a promis de l’abonder de plus de 300 millions de dollars (276 millions d’euros), le président Ruto va demander « que les États-Unis fassent davantage pour rallier un soutien financier au pot commun de l’ONU » pour cette mission, estime Meron Elias, analyste pour l’Afrique orientale et australe à l’International Crisis Group.

« Le Kenya souhaite également que les États-Unis s’engagent à soutenir plus activement la lutte contre les flux d’armes vers Haïti, y compris depuis les ports américains de Floride », ajoute-t-elle.

Avec AFP

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