Le terme pouvoir possède plusieurs facettes, plusieurs sens qu’il faut circonscrire. Les phrases suivantes utilisent le concept de pouvoir à des fins différentes:
« Je ne peux pas faire cela. »
« Pouvez-vous me prêter 100 dollars? »
« Le pouvoir de prédire l’avenir. »
Ces phrases nous amènent à distinguer deux sens à ce terme: le pouvoir, en général, et le pouvoir politique, en particulier. Toutefois, avant de découvrir la vraie nature du pouvoir, nous devons d’abord nous référer à la notion d’influence.
C’est quoi l’influence?
Nous subissons quotidiennement, à divers degrés, des influences. Celles-ci représentent la capacité que possède une personne, ou un groupe de personnes, de modifier le comportement d’une autre personne, ou d’autres groupes de personnes, avec leur accord. L’étymologie du mot « influence » renvoie à l’astrologie: « Flux provenant des astres et agissant sur les hommes et les choses ». On croyait jadis que l’influence était une force mystérieuse venue du ciel, un flux capable de faire changer d’idée une personne ou un groupe.
L’influence constitue la forme la plus courante des relations humaines et sociales. Nous sommes continuellement soumis à diverses pressions; on nous presse de toutes parts d’agir de telle façon, de ne pas oublier ceci ou cela. Le propre de l’influence, cependant, est son caractère optionnel. En effet, nous ne sommes pas tenus par des lois ou des règles à l’obéissance. Nous subissons ces influences de plein gré, par dépit, par caprice, par raisonnement ou pour mille raisons. L’influence est donc la capacité de modifier le comportement des autres avec leur consentement.
Les moyens de l’influence se révèlent aussi variés que les situations qui la provoquent: le tact, la ruse, l’adresse et l’habileté de convaincre ou l’artifice et l’illusion. On peut modifier le comportement d’autrui de bien des façons, mais celles-ci n’ont qu’une fin: changer le cours normal des choses et créer une situation nouvelle. L’influence amène quelqu’un à penser ou à agir d’une façon différente.
En somme, l’influence est omniprésente, et plus une société est développée, plus l’influence occupe le champ des relations humaines. Tout se passe comme si l’influence n’est pas le pouvoir, même si la civilisation tend à réduire, sinon à éliminer la force et la violence dans la vie quotidienne, et à les remplacer par les discussions, les échanges et les négociations.
Qu’est-ce que le pouvoir?
Le pouvoir en général se caractérise par la capacité que possède une personne, ou un groupe de personnes, d’obliger une autre personne, ou groupe de personnes, à faire ou à ne pas faire quelque chose, sous peine de sanctions. Le pouvoir est donc la capacité d’obliger l’autre à modifier son comportement, même en l’absence de son consentement.
Cette définition met l’accent sur la capacité, l’obligation et les sanctions.
La capacité renvoie à une possibilité, tantôt réelle, tantôt symbolique. Le pouvoir est tantôt une potentialité, tantôt une activité.
L’obligation constitue la principale différence entre le pouvoir et l’influence. L’influence suggère, le pouvoir oblige.
Les sanctions accompagent les violations, c’est-à-dire le non-respect des obligations reliées au pouvoir.
Le pouvoir politique
Qui dit pouvoir dit controle. Le pouvoir est toujours la capacité de contrôler le comportement des autres, qu’il s’agisse d’individus ou de groupes.
Le pouvoir politique est une forme de pouvoir, mais il prend une extension plus grande du fait qu’il s’exerce sur l’ensemble de la société. On définit le pouvoir politique comme étant la capacité que possède un groupe d’obliger d’autres groupes à faire ou à ne pas faire quelque chose, sous peine de sanctions, grâce au monopole de la force que ce groupe exerce sur un territoire.
Dans un pays, le pouvoir politique est habituellement confié à un gouvernement, c’est-à-dire un groupe de dirigeants aussi appelé l’autorité, les autorités, les pouvoirs publics, les décideurs, les gouvernants, l’administration, l’État. Ces dirigeants ne peuvent en général assumer seuls l’ensemble du contrôle nécessaire en vue d’assurer l’ordre public.
La légitimité
La légitimité, c’est le consentement à obéir.
La légitimité permet aux autorités de gouverner. Un auteur a même appelé la légitimité les « génies invisibles de la Cité ».
L’autorité
L’autorité est accompagnée du pouvoir politique et de la légitimité, elle signifie le droit de commander.
L’autorité constitue donc la forme la plus quotidienne du pouvoir politique légitime délégué. L’autorité n’est pas toujours le pouvoir; elle en tient lieu le plus souvent.
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