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L’ONU s’inquiète du recrutement d’enfants par les gangs haïtiens

Le bureau des Nations unies en Haïti a exprimé mercredi 4 mai son inquiétude face à l’embrigadement d’enfants par les gangs qui gangrènent Haïti et placent, depuis près de deux semaines, la capitale en état de siège.

La représentation onusienne à Port-au-Prince «s’inquiète particulièrement du recrutement de mineurs au sein des gangs, une des six violations graves du droit de l’enfant», a-t-elle indiqué sur Twitter. Depuis plusieurs décennies, les bandes armées sévissent dans les quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince mais elles ont drastiquement accru leur emprise à travers la ville et le pays ces dernières années, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux.

La semaine dernière, une vidéo, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux en Haïti, montre un enfant d’une dizaine d’années, son visage masqué, qui exhibait une arme automatique de gros calibre. Dans ce clip, tourné à Martissant, un quartier pauvre de l’ouest de Port-au-Prince totalement contrôlé par des gangs depuis juin dernier, le garçon explique être en guerre avec le chef d’une bande armée rivale à la sienne.

Pas de bilan humain précis

L’ONU a dénoncé cet enrôlement d’enfants dans la criminalité organisée alors que les affrontements entre gangs paralysent désormais aussi la banlieue nord et est de la capitale haïtienne. Dans un second tweet diffusé mercredi, le bureau des Nations unies en Haïti a «condamné la violence des gangs armés depuis le 24 avril qui affecte les communes du nord et nord-est de Port-au-Prince, tuant des dizaines d’Haïtiens et blessant et déplaçant des milliers d’autres». Ne pouvant se rendre dans les quartiers en proie à ces violences, les organisations de défense des droits humains ne parviennent pas encore à établir un bilan précis de cette guerre de gangs.

Dans un communiqué diffusé mercredi après-midi, la protection civile haïtienne estime «qu’environ 9000 personnes ont été déplacées» des trois communes situées en banlieue de Port-au-Prince. «Quarante-huit écoles, cinq centres médicaux et huit marchés ont été fermés à cause de la situation», précise l’institution. La police nationale et le gouvernement ne se sont pas encore exprimés sur cette flambée de violence qui empêche actuellement toute sortie sécurisée de la capitale par voie routière.

 

Universel Magazine avec le Figaro